DANS UNE FORET

07h11, Le 06/08/22

Fusils levés

Quelle ironie d’attendre
D’être sûre d’entendre
Le coffre de tes sentiments
L’ouvrir sans tremblements

Entrevoir la vraie blessure
Percer d’un coup l’armure
Qui protège ton univers
Des coups et des pierres

Le cadenas s’est grippé
Et mon cœur s’est agrippé
Mais t’as fait n’importe quoi
Pourtant, je crois des fois

Que j’effaçais de ta mémoire,
Les tâches tristes et noires
Du linceul de violence
Que tu portes en silence

Les draps d’un siècle mort
Te recouvrent encore.
Mais malgré mes efforts
Pour conjurer le sort

Je n’ai pas trouvé la clé
De la chaîne menottée
À tes cauchemars, à ton passé
Je regrette, je suis désolé.

De n’avoir pu résoudre
D’un seul fil découdre,
Les nœuds d’une enfance
Le viol d’une innocence

L’amour criminel
Aux larmes rebelles
Aux mémoires glacées
Aux frères dévastés

Fusils levés, j’ai vu.
L’estime de soi et la joie, descendus.
Ton histoire, tes sourires, c’est la surface
Car derrière tes rires s’effacent les traces

Des mensonges aux yeux blancs
Des cendres froides d’une enfant
Mais que reste-t-il vraiment de toi ?
Une douleur, un passé sans roi ?

Alors j’abandonne mon plus beau rêve
Car tes yeux et ta souffrance soulève
Une histoire qui m’empêche
De dessiner, l’encre sèche

Un avenir radieux pour nous deux
Je me tais, je ferme les yeux
Sur ce drame affreux
Dont il subsiste si peu :

Une femme, un adieu
Un homme, le cœur silencieux

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