DANS UN HÔTEL

22h03, Le 30/08/18

Être âgé de 31 années, c’est quelque part, accepter peu à peu ses faiblesses. Apprendre à vivre à leurs côtés pour mieux s’épanouir. C’est se connaitre avec plus de précisions.
Les perles du temps, saccadées, ont glissées le long du miroir de mon existence. Difficile d’imaginer que l’on avance, plutôt que l’on a vécu, que l’on perçoit le monde moins naïf, avec plus de modération.
C’est là que réside toute la souffrance d’un “artiste”. Celle de voir peu à peu les émotions s’épuiser, s’aménuiser. Avec l’âge, on agit avec raison tant que l’on peut. Tant pour s’économiser que se protéger.


Mais, un soupçon de souvenirs d’enfances suffisent à rappeler combien nous savions courir sans la terreur de tomber. Nous agissions tels que nous étions. L’éducation que nous avons reçu est un poison d’une triste toxicité.
C’est par wagons que nos cerveaux ont été gavés. Que d’objectifs qui nous limitent ou nous restreignent. On nous apprends à trouver le bonheur dans ce qui nous rend malheureux. On recherche une sécurité de vie, pour se protéger à s’en rendre malade.


En réalité la fuite, est une révolution. Je veux partir, me désolidariser de cette vie qui me rend malheureux.
Quelle utilité de courir après cette sécurité obsédante, sans cesse à vif. Pourquoi vouloir échapper à la mort ! Je n’ai pas peur de mourir. Vivre, la peur au ventre m’empêche de recevoir la vie : Le temps qui s’écoule jusqu’au dernier pas.


Le futur hypothétique nous tyrannise. Ce concept factice. La retraite et sa terreur. Une maison et ses contraintes sans fin.
Des vacances ? oui ! Mais jamais plus de 2 semaines. 3 semaines on flétrit, 1 mois, on s’enlaidit, 2 mois, on est paresseux. 1 an ! Imaginez ! Le démon vous possède !
Non, Tuons nous au travail ! La vie passe après le burn-out.


On glorifie les sociopathes, drogué au travail. On admire, on fabrique des statues, on nommes des avenues, on diffuse en intraveineuse une peste productiviste, carriériste.
L’homme n’est pas une machine, et vouloir lui ressembler ? Une folie.
Des gestes sans failles, des attitudes parfaites, des journées sans pertes.


C’est notre avenir : Épouser, aduler notre propre servitude, posséder pour se déposséder soi même.


Alors j’abandonne. Je rends les clés. Je m’en vais.

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