






DANS UN BAR
08h03, Le 15/12/22
Un premier jour, il en faut un. Tant pour la flamme d’hier que pour celle de demain. Le commencement vers l’inconnu. De l’avenir sans images à lumière clairvoyante. Le futur, celui que l’on écrit sans cesse et que l’on manque souvent. L’émerveillement saboté. Dynamité de performances, de rituels et de superstitions.
Évadé dans un sous bois dont je ne saurais épeler le nom, je me garde pourtant bien de le connaître. Ces paradis se gardent bien d’une renommée, le silence les comblent déjà.
Les échos du pourquoi résonnent, frappe encore mes tempes. Pourquoi ?
Pourquoi se délester de la quête insatiable de la réussite ? Jetons par-dessus bord tous ces rituels. Dieu est mort parait-il ? Mais son fils est ressuscité doublé d’une aisance en marketing. La religion 2.0 et ses dogmes.
Usé par les critères dont le but n’est ni de les atteindre, ni de les viser, mais de les entretenir. Le crâne écrasé par des sollicitations infinies, déjà périmées.
Lestées dans chaque interstice de notre être par l’omniprésence numérique. Agressions perpétuelles, questionnements inutiles mais quotidien. Alertes, vibrations, rappels. Tant de rayures sur un tableau arrachent nos tympans.
Le temps, nouvel or dont la ruée est universelle. Courir après des choses, poursuivre, gagner des minutes imaginaires. Tabassés par la sourde horloge, notre Satan moderne. Grand persécuteur de l’humanisme.
Il restera bien quelques miettes. Suffisamment pour mettre en boîte cette vieillesse qui nous encombre. Que de temps perdu ! Les belles années dit-on. Qu’elles ne durent pas trop s’il vous plait ! Il presse. Ces minces minutes sensées nous combler, les voilà envolées.
Quel paradoxe ! Vivre à n’en plus finir ! L’éternel est ennui alors notre application préférée retentit. On valide, confirme, authentifie, sécurise. Une famille fantôme aux discours éthérées. L’esprit est ailleurs. La maladie moderne ? C’est demain.
Pourquoi ? Encore ? Diable ! Je ne saurais vous répondre avec certitude alors vibrons !
Laissons chaque note musicale pénétrer nos cœurs. Apprécions ces paysages muets, cette splendeur offerte sans promotions. Savourons l’inaction de l’être, juste une simple présence.
Ce séjour sera lui-même. Sans clochettes, ni artifices. Sans surface lustrée, sans emballage léché, sans logo surfait. Pas un seul discours.
Tout est là.