



AU BORD D’UNE RIVIÈRE
7h40, Le 22/07/22
Les secondes et le vent
Tu chantes,
Tu chantes parce que t’as envie
Tu gueules, tu gueules au monde ton mépris
Tu gueules auprès d’tout tes amis
Tu pleures d’ennui, toutes les nuits
A regarder les reflets crasseux, et puis
Et puis, et puis tu tournes en rond, tu sais qu’au fond
J’ai vraiment rien d’un roi, non, j’ai vraiment rien d’un lion
Juste un individu perdu, parmi des millions
Un paumé parmi tous ces vieux cons
J’ai jamais su t’décrire les raisons,
J’ai jamais pu t’conter les saisons
Cet hiver gelé, glacial long, long, long
Long comme mes peines envolées
Entre les ciels et les plaines décorées
J’esquisse un trait, juste pour décolorer
Le paysage gris, d’une ville endormie
Quand tu dors, tu sais, j’survis la nuit
Loin de toi, j’m’enfui
Car de toi j’ai peur, comme une terreur et puis
Tu disparais, tu m’rappelles mon ennui
Y’avait d’l’a rage, y’avait d’l’a magie, y’avait d’l’a poésie
Y’avait des amoureux, y’avait surtout des cris
J’ai voulu te retenir, mais tu t’es enfuit
Et puis, et puis je suis triste sans toi,
Je m’encombre ici-bas, un seul de mes pas
Comme une enclume au bout d’mes doigts
A cause de qui ? a cause de quoi ?
J’en sais rien, je ne sais pas
Je crois que c’est moi qui reste seul là
Je crois que c’est moi, encore une fois, en peine ici-bas
Qui s’écorche les genoux depuis des mois
Des années passées, le temps s’étend, les sabliers écoulés
Les minutes s’allongent, les secondes et le vent
Emporte l’alcool, des auréoles d’antan
Regarde moi, écorché, émasculé de sang
Comme une crétin, comme un enfant
Qui a grandi seul, sans ses parents
Perdu dans l’immensité du monde
Entouré d’une aura immonde
Ecoeuré du vice humain, comme une onde
Décolle au cieux, l’enfant malheureux
Entre 2 nuages, entre 2 orages
Entre 2 anges, entre 2 louanges
Tu n’étais pas étrange, crois moi
Tu n’a rien perdue au change cette fois
La donne est parfois bonne,
Elle t’étonne, cette conne
La vie comme un poison qu’on façonne
L’ennui une occupation qui passionne
Un souffle, de l’amour qu’on donne
Pour finir seul, la tête au sol, au milieu d’une rue piétonne.
Pas un regard, pas un bémol, car dans ma vie ce qui m’étonne
C’est qu’j’n’aurais jamais aimé personne…