AU BORD D’UNE RIVIÈRE

8h24, Le 06/08/21

Je l’ai ramassée et dépoussiérée, elle trainait au fond de mes idées, entre deux rêves. Cette pièce, c’est le reflet de l’adversité, je l’incline, la manipule, la retourne pour lui donner vie.


J’observe ses faces patiemment et perce son mystère : elle est à l’image de l’obstacle, je ne vois jamais plus d’une de ses faces pour oser la lancer en l’air. Tournoyante, elle ne laisse la place qu’à l’imprévisible et sa dureté n’est pas un hasard. Personne n’aime l’incertain.


Dans cette insécurité, pile et face sont ses deux frères ennemis et à force de tourner, de s’opposer, ces forces s’accordent pour tomber du bon côté. La tranche comme un espoir fébrile m’offre une chance de réussir. Toujours. Elle m’offre une chance de réussir dans l’épreuve.


A chaque impasse est désagréable et inconfortable. Le dos de cette pièce m’est invisible et je ne peux que l’imaginer. Je fais face au partiel, au prétendu impossible, à l’imprévisible et aux espérances.
Je caresse alors l’obstacle désagréable, et le hasard heureux d’une seule et même pièce.


J’ai compris lors d’une adversité dépassée que l’idéal était une épineuse aux fleurs envoutantes. Le réel est sans équivoque, au cœur de ses ronces, on se griffe, entre deux caresses de pétales duveteuses. Si j’accepte l’imprévu et m’y résout pour retrouver en moi la sève tenace de la persévérance, J’atterrirais toujours du bon côté.


Le refuge que j’ai cherché tant d’années, celui qui nous protège d’elle, nous camoufle du regard de l’homme et ses périls, n’existe pas.


La réalité peut être terrifiante. Elle ne se préoccupe pas de la forme, seul le fond lui tient à cœur.
Ce voyage, je l’ai imaginé, je l’ai surtout rêvé. Mais entre nous, combien sommes-nous à rêver au fil du temps qui nous échappe ?

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