LE LONG D’UN FUNICULAIRE

8h24, Le 05/03/22

Le petit soldat

Le petit soldat se lève
Et en ses yeux s’élève
La peur terrible de plaire
Ne pas trouver quoi faire

De l’amour qui l’habite
Et du velours qui l’abrite.
Ses devoirs l’achèvent
Et ses désirs l’achètent

Si triste d’être menotté
À ce destin désolé.
Alors des poings serrés
Et les mains fermées

Dans les abîmes de son cœur
Il sent trop bien l’erreur
De sacrifier sa vie, sa sueur
Pour un monde venu d’ailleurs

Dévoré par les rapaces
Il éponge l’écume, il efface
Ce qui l’anime, fier de lui
Mais c’est le cœur démoli

Qu’il avance à contre courant
Dans cette triste vie, va- t’en !
Partir en guerre pour du vent
C’est si triste et déprimant !

Mais tu parles comme un adulte
Et ton enfant intérieur, tu l’occultes
Comme un ennemi juré
Un fou, dis-tu, l’immaturité !

Alors tu marches, et l’accuses
L’argent, le temps, des excuses !
Tu trouves des faux coupables
Et peu à peu dans le sable

Tes rêves et tes larmes s’enlisent
Tes reins et ton cœur s’épuisent
À être ce que tu ne seras jamais
Ce petit soldat triste et sans projets

Alors réveille-toi, dépose ton fusil
Rend ton armure et saisis la vie
À pleine dents, ronge ton harnais
Toutes les cordes à tes poignets

Celles qui t’empêchent et t’étranglent.
Accomplis ta destinée sans les sangles !
Crois-moi, il ne manque rien, je te l’assure.
Révolte-toi, relève-toi et démolis le mur

Qui sépare le petit soldat de sa liberté oubliée.

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