DANS UN HÔTEL

6h20, Le 11/09/18

J’ai pas envie

Non, j’ai pas envie
D’votre célébrité, ni d’être adulé
Décrocher l’podium,
L’argent, les femmes ou l’opium

J’ai pas envie
D’en faire des tonnes, d’étaler ma vie
Brader mon temps pour vos envies
Travestir ma routine
Derrière une vitrine
J’suis désolé. v’nez vérifier,
Y’a pas d’mannequins !
Pour vous r’fourguer
Ce dont vous n’avez pas besoin.

Putain, mais j’ai pas envie.
D’ me taire quand ça m’dérange
Je veux l’ouvrir quand ça m’démange
La bouffe m’écœure et vos salades m’attristent
J’éttoufe, j’ai peur, d’vos discours conformistes
Cracher votre venin m’intoxique et
Si demain, je subsiste, j’ai

Pas envie d’oublier
Que l’acide ronge, la frime ronge
L’égo n’est qu’un mensonge !
Arrêtez vos discours, j’n’y crois plus
Il n’y a ni règles, ni morale, ni vertu
Des villas huppées au clochard dans la rue
Un cœur pour vibrer
deux poumons pour respirer,
J’suis désolé.
Tu n’es pas mieux du haut des cieux
Avec ta coke, ta Cb, tu t’prend pour dieu ?

J’ai toujours pas envie
D’vendre mon temps pour votre argent, c’est vain
D’briser mes reins pour un million demain,
Un cœur j’en ai qu’un, et jusqu’au dernier souffle
Ma parole n’aura qu’un destin, qu’on m’étrangle ou qu’ on m’étouffe.

Vraiment, J’ai pas envie
D’être c’que je n’suis pas pour mieux correspondre
À toutes les cases, au plus grand nombre.
Coller à vos codes, et vos règles ?
L’esprit aux antipodes
La vue d’un aigle.
J’observe, j’observe puis j’plonge.
J’absorbe comme une éponge
Vos larcins et vos mensonges.

Alors j’ai pas envie.
De dormir le jour, et d’songer la nuit.
Le ventre noué, l’esprit tordu, et puis
Un somnifère pour la carrière
Un anxiolytique pour le fric
J’préfère rester derrière
Et m’assurer d’être authentique
Ni dieu, ni terreurs, ni prières
Ni religion, ni vénération, ni œillères

Si seulement j’avais envie
Pour mon bonheur et ma survie
D’gâcher ma sueur, mon énergie
Que resterait t’il ?
Un réveil difficile ?
Un mal de tête, la nausée, et un imbécile.
J’préfère mourir accompli
Qu’survivre l’esprit tranquille
J’me réveille pauvre et j’souris
Quand t’as L’iphone dernier cri
Le luxe, le confort et l’ordi
La tablette, les restaus et les vacances
La santé, la bouffe, la résidence
Et qu’il te manque encore quelque chose
De l’argent, du succès ou du glucose

La vérité, c’est que tu envies
Ceux qui n’ont pas envie.
Alors avoue, entre nous, qu’dans ta vie.
Chaque jour, au fond de toi, tu t’ennuies
Tu t’ennuies à gâcher ta vie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.