DANS UN HÔTEL

19h58, Le 18/09/18

Grand père

Mon papy,
Je l’ai tremblé ce poème. Mille et une nuit
A te crier ma peine, il n’y a que silence.
Souvenirs d’un homme près de qui j’ai grandi.
Vertiges de l’ombre que laisse ton absence.

Mon papy,
Enragé d’un monde qui tourne sans ta présence
Le ciel est si Sombre, les cieux entiers s’affolent.
Nos joies s’estompent, nos cœurs sont sans défense
Face à cette tombe. Pas un bruit, pas un bémol.

Mon papy,
De maintes excuses et de fausses raisons,
Tous refusent mais reste l’apparence.
Les faux semblants, les discours et les diversions
D’une réalité sans détours ni nuances.

Mon papy,
De ton amour, j’ai appris, j’ai forgé ma vie.
Combien de jours fleuris, de temps en ta présence.
J’y pense, mon cœur se serre. Te voilà parti.
En emportant nos pleurs et toute ma souffrance

Mon papy,
Aujourd’hui, j’ai si honte. Honte d’enfin comprendre
Ces choses qu’on raconte, que seul ton départ explique.
Ce gout si amer, j’aurais dû m’y attendre !
Savoir se taire ! En fait grandir c’est tragique.

Mon papy,
Forcé d’oublier me détruit. Quelle violence.
Jeunes, on fait trop de bruit, on s’exclame et on crie.
Naïfs, prétentieux, on fait preuve d’insouciance
Puis un jour silencieux, On se tait. On vieillit

Mon papy,
Le cœur anéanti que seule la vie décide
Dis-moi, je t’en prie, comment fait-on sans toi ?
Il n’y a plus d’espoirs, les fêtes seront vides
Comment ne plus pouvoir, te serrer dans mes bras ?

Mon papy,
Je reste là. Brisé. Surpris par la violence
D’une complicité perdue à tout jamais,
Ma mémoire m’étrangle d’un souvenir immense.
De ce moment, ensemble. Assis en bord de seine

On s’est souri, en plein soleil, nos cœurs comblés
D’un amour fusionnel, éternel et sans bruit.
Le temps s’est évanoui, sans t’avoir confié

Mon Papy,
C’était le plus beau jour de ma vie.

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