DANS UN APPARTEMENT

15h22, Le 18/11/13

Écrire est une délivrance. La vapeur trouble dans laquelle je m’infuse. Mes mains s’allègent. Je marche dans une forêt idéalisée. Les branches de mon être, écorces d’un monde trop sec et rigide craquent-elles encore ? Le désert assèche toutes les larmes. Rien ne subsiste.
La maturité est amère. Les émotions trébuchent, les remparts se fissurent. On grandit en mourant un peu.
Des vagues désespérées refusent de s’endormir sur les plages.

Toutes ont encore la folie des siècles de venir nous épouser, au cœur d’une parade délicieuse.
Percevoir, se leurrer dans l’insuffisance. Mentir à nos songes, duper nos vies. Dans la terreur pourpre de l’assurance, on disparait sous un voile. Que reste t’il de nos hallucinations ? Si ce n’est des horizons trop lointains, impossible à satisfaire.


Ordonnées, nos vies se grisent. Trempées dans une boisson insipide qu’on peine à avaler. Les couleuvres, les lames et les torts. Les corps se tordent de douleur. C’est pourtant droit qu’ils tiennent la devanture, mais les années ont entamés la structure. L’apparence nous a vaincus.


Armé d’ignorance, seuls les tirants inquisiteurs siègent.


Plus une seule église, terre d’accueil des hommes brisés. Les pancartes s’étiolent sous la lueur du monde moderne. On affine les circonstances, le déni sublime notre société.
Les propos sont sages, décorés de boules et guirlandes, de chinoiseries et de pacotilles. Les clochettes du bouffon s’affolent et j’ai mal à la tête.


Rythmé par des danses de cabarets bâclées. De musiques revues. Les tablées indigestes restent assises, enragées mais muettes. La fresque est désolante. Rien ne manque, c’est une porcherie qui soulèverait l’estomac des plus robustes. Les lieux se libèrent, vide d’hypocrisie et l’étincelle surgit. Évincé de l’humain et sa crasse, le silence.


Rien ne manque. Non. Rompez. Rétractez-vous.

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