AU PIED D’UNE ANCIENNE CHAPELLE

14h19, Le 07/03/22

Après avoir fait le tour d’un court voyage, d’avoir erré de lieux déserts en paysages, cette évasion me ramène à la même évidence, au même vide. Je suis parti pour un ailleurs, finalement, mon point de départ n’a jamais été aussi près. Au commencement, j’avais les étincelles dans les yeux, les espoirs, le meilleur devant moi mais peu à peu les côtés sombres ont surgis.

J’ai découvert une face cachée inattendue.
Pensant que la vie moderne nous dévorait par son rythme frénétique, l’autonomie, l’itinérance me semblaient être une solution idéale. Une fuite constructive pour une vie plus teintée de justesse, de lenteur, de modestie. Tendre vers un idéal, n’est-ce pas dans ce piège que nous nous perdons tous ?
Je suis lassé de poursuivre l’imaginaire, de le faire survivre par des dogmatismes fatigants, de le voir s’effriter sur la rugosité du réel. A chaque enthousiasme, un mur pour briser chaque élan. Lorsque je poursuis une idée, une représentation hypothétique de la réalité, j’ai le sentiment intime de me trahir, de travestir ce que la vie m’offre chaque jour.


En réalité, j’ai l’impression qu’au travers d’un idéal se cache toujours un espoir, une souffrance qu’on aimerait résoudre, un horizon qu’on souhaite illuminer, et plus on se rapproche de l’accomplissement, plus le sentiment de désenchantement s’immisce. Les projections face à la réalité s’étiolent. Non, nous n’avons pas pu saisir le futur, non, nous n’avons pas pu nous l’accaparer, ni le contraindre. Tout est resté inaccessible et impénétrable.


Des jours prochains, il n’y a que les idées, et pour éviter les déceptions, ne vaut-il pas mieux projeter sans rien saisir tout en étant fermement résolu à n’avoir d’emprise que sur le moment présent ?

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