DANS LES VIGNES

6h14, Le 07/10/17

Oser prendre le risque. L’autre peut, je m’en sens incapable, ma vue se trouble. De mon histoire sonne une évidence : le tremblement est toujours au bout des doigts. Oser sans peur, agir sans craindre le rejet. Ces certitudes comme les piliers du temple moderne. Vestiges d’une dynastie illusoire. Ma dimension ancestrale me poursuit. Oser est un fruit délicieux sur lequel on se brise parfois les dents. Un pari. Une espérance.


Oser, c’est épouser l’incertain. L’échec comme un adultère, je m’en veux, je culpabilise. Viennent le pardon et les excuses. On se réconcilie avec soi-même et à force de maturité j’embrasse la réussite. J’apprivoise le succès tel un animal effrayé. Si j’ose, j’accepte l’avenir et mes projections fébriles, je me cache en pleine nuit, je ne suis pas sûr. L’intrépidité se camoufle dans cette hésitation.


Un seul instant suffit pour qu’une conviction implose. Mes certitudes, divisées, en milliers d’étoiles comme seul horizon. Je pointe du doigt cette impression éthérée.


Mais les œillères de la peur m’aveuglent : Je traverse une foret imaginaire, d’immenses troncs dramatiques s’élèvent aux cieux, je n’en vois pas leurs cimes, je suis effrayé. J’interromps ma marche inquiète, et l’atmosphère change : Les choses sont. Rien de plus. Mes idées sont immatérielles, sans densité. Il reste dans ce silence une seule chose : mes représentations du monde.


L’ardeur, le courage germent à force d’erreurs. J’ose enterrer l’impuissance et le perfectionnisme, je cultive ma propre nature : L’imperfection.


Et à l’aube d’un matin serein, des racines denses de l’audace, naissent les fleurs d’une adversité vaincue : J’ai osé.

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